samedi 13 octobre 2018

Diplômée et entrepreneure: Marjorie nous partage sa vision de l'entrepreneuriat


Il y a quelques mois, j'ai décidé d'apporter une nouvelle dynamique à ce blog. Evidemment, rédiger  des articles sur des choses qui me passionnent reste ma ligne directrice. Toutefois, je trouvais intéressant de donner la parole à des personnes  inspirantes, passionnées par ce qu'elles font. 

Le chemin classique d'un diplômé, c'est naturellement chercher du travail dans son domaine de prédilection. Marjorie en a décidé  autrement. Elle a construit son propre chemin, son propre parcours, celui de s'investir dans un cadre qui la rend autonome. 

Elle nous partage dans cette interview réalisée dans sa boutique à Namur, ses conseils et sa vision de l’entrepreneuriat. 






Peux-tu te présenter et me parler de ton parcours?


Je m'appelle Marjorie LAMBE, je viens d'Arlon(Ville du sud de Belgique), j'ai commencé mes études à Namur( Chef lieu du gouvernement wallon en Belgique) en Coopération internationale en bachelier (Ce sont les trois premières années d'études supérieures en Belgique). Ensuite j'ai été à l'Université de Liège pour un master en gestion des ressources humaines. Avant ça, j'ai dû faire une année, qui n'est pas vraiment une année passerelle. C'était une année de bachelier en Sciences Humaines et Sociales. Ce qui m'a donné le droit de faire des études en sciences humaines et obtenir un diplôme de master en gestion des ressources humaines. Comme j'habitais à Namur, j'ai décidé d'y retourner après l'obtention de mon diplôme pour travailler et j'ai pris l'initiative de créer un magasin de seconde main à Namur.





Pourquoi avoir crée une boutique de seconde main?


BESAP, est une boutique de seconde main. L'idée de base, était d'amener les gens à voir la seconde main un peu plus mode et trendy ( conforme aux tendances stylistiques du moment dans le domaine vestimentaire ou de design) que les traditionnelles Oxfam et Terre etc. Je pense que, dans la seconde main, il y a vraiment de l'avenir, le côté écologique de la chose, réduire son empreinte écologique, pour moi, ceci est une valeur centrale de la seconde main. Il y a des vêtements qui sont produits partout dans le monde, majoritairement en Asie, il y en a surtout de trop. Avec ce surplus, qu'est ce qu'on en fait? Ne peut-on pas le réutiliser indéfiniment jusqu'à l'usure au lieu de le jeter alors qu'il est encore neuf? Donc ce qui implique vraiment une réduction de matières premières, de ressources utilisées, et aussi humainement, ça amène les gens à se poser la question de qui fait nos vêtements, comment on les fait? sur quelle base? Quelles ressources? etc.  Comme moi, je viens d'un master en ressources humaines, il y avait toute cette dimension du travail, qui fait qu'il est important de voir tout cet aspect humain. Surtout qu'on sait, tous les gens qui travaillent dans l'industrie textile sont très mal payés, ils travaillent dans les conditions très difficiles, ils n'ont aucun droit de travail. Les droits des femmes et des enfants sont bafoués constamment. En gros, c'est toute cette dimension de ce type, qui m'a amenée à investir dans la seconde main. D'ailleurs, ça fait six ans que je m'habille avec et pourquoi ne pas en faire une profession.

A l'origine, le magasin ne devait pas être physique comme tel, mais il devait être un e-shop. Quand j'ai présenté mon projet au bureau économique de la province de Namur. Ici à Namur, il existe un bureau qui examine, guide, oriente et soutient les projets, au travers des accompagnements et des conseils. Le bureau a apprécié l'idée et m'a soutenue. Après plusieurs discussions, ils m'ont proposée que c'est peut-être mieux de réfléchir à quelque chose avec un pied à terre, plutôt qu'à un e-shop. Le e-shop oui, mais le mieux est d'attendre après un an d'existence et d'expérience. 
Les raisons premières étaient de mettre en lumière la seconde main, s'apercevoir qu'on peut s'habiller de manière classe et cool, et très fun; d'une manière à n'avoir pas de portefeuille très gros. L'unicité du vêtement et la dimension écologique sont autant des points clés qui m'ont donnée envie de me lancer dans ce monde.




Le soutien du bureau économique de la province de Namur était-il financier?










En tant que jeune projet, j'avais droit à présenter le projet au LinKube qui est l'équivalent de Venturlab à Liège. J'étais jeune diplômée, après les études j'avais droit à présenter mon projet à cette structure et avoir un soutien. Le support est d'ordre de ressources, j'ai eu des formations qui me revenaient très chères si je les payais moi même. LinKube prend en charge ce genre de formations, il y a des consultances avec des comptables, des consultances en gestion de projets, marketing. Je suis encore sous l'aide de LinKube, j'ai droit à un contrat de deux ans. J'avais déjà réfléchi au projet à la sortie de l'Université. Je ne travaillais pas entre septembre et janvier de l'époque, j'ai eu tout le temps de réfléchir.  Et puis de janvier à mai c'était toute la mise en place avec Job'In, qui appuie aussi les jeunes demandeurs d'emploi à concrétiser leurs projets en vue d'obtention d'un statut d'indépendant et d'ouvrir une entreprise. Cette structure m'a aidée, par exemple à faire un plan financier.
Ces deux organismes m'ont accompagnée sans que je n'aie à débourser la moindre somme. Grâce à eux, le projet peut être viable, rentable et qu'on se casse pas la "gueule" dès les premiers mois.
Au mois d'août, j'ai eu droit à une autre formation, une aide de consultance qui se chiffrait à 3000 euros que je n'ai pas payé. Je vais juste payer la TVA que je vais récupérer par la suite. C'est vraiment une belle aide. Je pense que les jeunes qui veulent démarrer un projet doivent vraiment saisir cette opportunité. Ce genre de structures existent dans toutes les villes. A Liège, c'est le Venturlab par exemple.

Où chercher les infos?

Il ne faut pas baisser les bras, dire que je suis tout seul, je ne vais jamais arriver. On est jamais complètement tout seul. J'ai juste cherché sur internet. J'ai une amie qui postait un truc du LinKube qui était très nouveau. J'ai fait une candidature, le lendemain j'avais une réponse. Quatre jours plus tard, je suis passée devant le jury. Ça peut aller très vite, comme ça peut être lent parfois. Il ne faut pas négliger les aides qui existent. On fait beaucoup de choses pour les jeunes entrepreneurs. Après, il ne faudra pas se dire que, ton projet va cartonner. Ces structures sont là pour te poser les bonnes questions. Elles reconnaissent très vite, les projets qui sont viables et n'hésiteront pas à t'aiguiller, à mûrir le projet. Je suis rentrée avec l'idée d'un e-shop, je suis sortie avec une boutique physique et pourquoi pas une fenêtre sur l'internet. J'ai eu une formation web payée par linKube  j'ai un site correct. Tout ça, grâce à ces structures.

Tes amis du même diplôme RH que toi, se sont tournés vers un métier purement GRH. Pourquoi t'as décidé de te lancer dans l'entrepreneuriat plutôt que de suivre la norme?

Moi, le master RH, je l'ai bien aimé, les études étaient intéressantes. On nous apprenait beaucoup dans le domaine de la stratégie RH, je trouvais cela super intéressant. Des professeurs très intéressants. En sortant de l'école, ce qu'on allait nous proposer, ou généralement ce qu'on mettait devant les étudiants, c'était le recrutement ou le payroll. Même si je sais que c'était une porte d'entrée, et qu'on est obligé de passer par là. Moi, je n'avais juste pas envie de ça. Pour moi, un diplôme n'est pas figé, je l'utilise comme j'ai envie de l'utiliser. Je n'avais pas envie d'être enfermée dans un bureau à faire que des trucs RH. D'emblée cela ne m'intéressait pas. Pour ma mère par exemple, c'est impensable de terminer des études en RH et ne pas vouloir travailler dans la ville de Luxembourg(Belgique) en RH. On gagne bien notre vie là. Je n'avais pas envie de tout ça. Cela ne me correspondait pas. J'ai fait un bachelier en Coopération internationale qui, m'animait un peu plus dans le sens des valeurs. Donc, j'avais plus envie de quelque chose qui me correspondait et qui me permettait d'être libre. Ouvrir une boutique, ce n'est pas être libre. Il y a des horaires à tenir. A terme, si ça roule bien, j'aurai une certaine liberté dans le choix de ce que je peux faire. C'est ma boutique, j'en fais ce que je "veux". Etre entrepreneure, ce n'était pas la chose qui me bottait le plus, j'avais juste besoin d'être libre et faire ce que j'avais envie de faire surtout. Quand on est diplômé de RH, on comprend mieux l'organisation du travail, le salariat, la relation employé-employeur etc. Je n'avais pas envie d'être une employée d'un employeur. J'ai décidé d'être ma propre employeuse. C'est bateau, c'est ce que tous les entrepreneurs te diront. Cela a beaucoup de sens quand même de donner de l'importance à ce qu'on  a envie de faire.


"Je n'avais pas envie d'être une employée d'un employeur. J'ai décidé d'être ma propre employeuse" 

Qu'est ce qu'il faut pour réussir dans l'entrepreneuriat?

Je pense qu'il faut avoir un projet clair. Il faut se poser la question de ce qu'il faut faire clairement pour ne pas se casser la "gueule". Il est aussi important d'avoir une ligne directrice, qu'il ne faut pas modifier. En revanche, il est possible de réfléchir et changer certaines choses pour mieux les faire. Si on a un objectif, il faut s'y tenir. Il faut aussi comprendre son marché, connaître les gens qui peuvent être intéressés par le projet. Ceci fait partie de la définition du projet . Etre motivé, être de nature optimiste sont aussi des clés pour réussir dans l’entrepreneuriat. Ne pas avoir une grande demande financière dès le départ. Si on fait un projet, avec l'idée d’être riche dès le départ, on se trompe complètement. Au début, tu travailles, tu fais beaucoup d'heures que tu ne comptes pas. Tu n'as pas forcément de salaire. C'est dur, mais si t'as un minimum de ton côté pour payer ton loyer, à manger, c'est déjà appréciable. Mais imaginer la folie des grandeurs dans un premier temps, c'est complètement débile. Après ce qu'il faut, c'est imaginer plus que ce que tu pourrais avoir. Il faut toujours mettre la barre un peu plus haute que ce qu'on pourrait avoir.Sinon, si on la met plus basse, on va encore avoir plus bas. Plus on place nos ambitions hautes, plus on est susceptible d'arriver à ce niveau. Il faut non plus pas exploser, aller au dessus du plafond.

"Plus on place nos ambitions hautes, plus on est susceptible d'arriver à ce niveau"

Tu me parlais d'être de nature optimiste pour réussir dans l’entrepreneuriat, penses-tu qu'il peut se cultiver?


Moi je pense qu'il y a quand même une part de personnalité dans tout ça. On dit souvent qu'il y a un profil d'entrepreneur. Je ne sais pas, si c'est complètement vrai. Mais je pense qu'il faut avoir un tempérament optimiste. On doit se poser les bonnes questions et être optimiste sur ce qui va arriver. Il ne faut pas commencer à voir le tableau noir dans tout ce qui se passe. Dans ce cas, il vaut mieux arrêter, sinon tu vas déprimer avant de commencer. Moi j'ai plutôt un tempérament optimiste et je n'ai pas trop peur. Ce n'est pas une croyance ou une religion,  je me dis que les choses sont belles. Si quelque chose de mal doit se produire, je saurai passer par dessus.

"Moi j'ai plutôt un tempérament optimiste et je n'ai pas trop peur"


Veux-tu mentionner qu'il faut oser prendre des risques?

Oui justement il faut prendre des risques, mais pas des risques inconsidérés. Les bons risques.

Quels sont les challenges auxquels t'as dû faire face avant l'ouverture de cette boutique?

Avant, je dirai que je n'ai pas eu à faire face à d'énormes challenges. En revanche, dans la constitution de certains dossiers pour faire un microcrédit par exemple, cela a été un peu plus compliqué. Finalement, ça s'est fait assez facilement. Mon projet était tellement clair en moi, de telle sorte que, dès qu'on demandait quelque chose ou qu'on me posait une question, ça allait très vite. Si t'es convaincu de ce que tu dis, les gens en face de toi, sont convaincus. Si t'es là, avec plein d'hésitations de peur, les gens en face auront encore plus peur que toi. Comme j'étais assez convaincue, il n y avait aucune raison de douter. Donc du coup, les challenges étaient moindres par rapport à ça. Par après, quand le magasin était ouvert, il y a eu des mois beaucoup plus difficiles comme les mois d'hiver, à partir de décembre jusqu'au mois de février. Décembre, ça allait encore, mais janvier et février, ce sont des mois horribles. Tu es dans la boutique, le temps est long, tu ne sais pas quoi faire, tu ne sais pas comment faire pour remettre la machine en marche. C'est un moment difficile, t'as à peine de l'argent pour payer ton loyer, tes charges. Tu dois prendre de l'agent dans ce que t'as mis de côté. Je ne sais pas si c'est un challenge, mais ce sont des choses difficiles à vivre. A partir de là, tu te poses plein de questions. Est ce que c'est toi? Mais quand tu vois à partir de mars, ça va beaucoup mieux, là tu te dis c'était dû à la période.J'ai aussi l'avantage d'avoir des voisines qui sont commerçantes, qui me disent que le mois de janvier était aussi horrible et c'était le cas dans la moitié de la rue. Ce n'était pas que chez moi. Le chiffre du jour, du mois, c'est aussi un challenge. Parce qu'il faut des rentrées pour pouvoir se maintenir. Et puis à cause d'internet, la vente physique est assez mise à mal.

"Si t'es convaincu de ce que tu dis, les gens en face de toi, sont convaincus. Si t'es là, avec plein d'hésitations de peur, les gens en face auront encore plus peur que toi. Comme j'étais assez convaincue, il n y avait aucune raison de douter"

Comment fidélises-tu tes clients?


J'ai eu des consultances en marketing pour me permettre de savoir communiquer. Ce n'est pas le domaine où je suis le plus douée. C'est un vrai métier, le marketing, je le négligeais, mais il est hyper important. Moi, à part Facebook, Instagram où j'ai une petite audience, je ne fais rien d'autre d'extraordinaire. C'est vrai qu'il faut faire des activités ou des événements pour fidéliser ou pour donner l'engouement à la boutique. En gros, je n'ai pas fait grand chose. J'ai quand même une part de clientèle habituée, qui aime et qui revient. Mais c'est vrai, la fidélisation est une question centrale, le renouvellement des clients. Je dois m'y mettre un peu plus.

Comment vois-tu l'avenir?

Hmmm!, c'est une bonne question ça. Mon projet, je l'aime beaucoup, c'est quelque qui m'importe énormément. La dynamique projet, c'est quelque chose que j'aime. Mais le fait de rester dans la boutique, être vendeuse, ce n'est pas ce que j'aimais énormément. Je me retrouve dans une position délicate, de vendre à plein temps. A l'avenir, ce que je souhaite est que ce projet survive, mais pas forcément avec moi dedans. Moi, ce sera à mi-temps et donc pourquoi pas employer quelqu'un, à temps plein ou à mi-temps ou ouvrir une boutique, multiplier des collaborations, des partenariats. Faire vivre la boutique, au delà des murs de la boutique ou développer un e-commerce qui fait que, moi je serai plus sur ça. L'avenir, je ne sais pas. J'attends encore deux ans et demi ou trois, parce que c'est un bail commercial.Si je n'ai pas atteint l'objectif initial que je m'étais fixée, peut-être que j'arrête. Mais ce n'est pas une fin en soi.Si j'ai récupéré l'argent que j'ai investi, ç'aurait été une expérience. Ça m'étonnerait que je devienne employée quelque part. Mon choix premier n'est pas d'être employée. En tout cas, je trouverai toujours quelque chose qui m'anime.

 Comment  t'as développé ton profil entrepreneure ?

Ça se développe graduellement. Mais je pense que c'est plus un type de caractère. Quelqu'un qui est fondamentalement timide, qui voit les choses négativement, qui a du mal à se lancer de manière générale dans plein de choses, qui ne prend pas de risques; ce profil de personne aura du mal à se lancer dans l’entrepreneuriat. Ce n'est pas impossible, c'est quelque chose qui se travaille. Peut-être cette personne pourrait même créer un business super innovant et qui pourrait cartonner. Il faut aussi essayer de transcender certaines choses qui nous bloquent au quotidien, il y a des gens dès qu'ils ont un petit obstacle, ils abandonnent, ils s'arrêtent. Il ne faut pas avoir peur de l'échec. Etre entrepreneur, ne signifie pas réussir. Il ne faut juste pas contracter des crédits de millions n'importe comment et ne pas savoir quoi en faire.

"Quelqu'un qui est fondamentalement timide, qui voit les choses négativement, qui a du mal à se lancer de manière générale dans plein de choses, qui ne prend pas de risques; ce profil de personne aura du mal à se lancer dans l’entrepreneuriat"

Etre entrepreneur demande t-il d'avoir beaucoup de casquettes?

Oui il faut posséder plusieurs choses simultanément. Moi, par exemple si je dois partir et me faire remplacer par quelqu'un, la personne doit être capable, de gérer les réseaux sociaux, de faire la comptabilité, le marketing etc. La gestion de projet, l'administratif. Il n'y a pas mal de trucs à faire. Il y a aussi la gestion de la boutique proprement dite. Un entrepreneur, est un community manager, un recruteur aussi.

Quelle est la touche personnelle de ta boutique?

C'est surtout le décor, les gens aiment venir, parce que qu'ils disent que c'est sympa. Ce n'est pas plus mal, ils aiment le côté "peace", c'est tranquille. Il y a des plantes, de la musique. Ce n'est trop grand, pas trop de monde. Des choses qui surprennent, le côté vintage qui plaît aussi énormément. J'essaie d'avoir un décor attractif. Les vêtements, on me les donne ou j'en rachète. Ce qui fait que, je ne peux avoir les mêmes prix que Croix rouge ou Terre. C'est un peu plus cher que chez eux. Mais ça reste décent.

J'avais vu une de tes vidéos au TEDX Namur, dans laquelle, tu mentionnais que, tu t'es associée avec une styliste, peux-tu me parler de cette expérience?

Ce fut une sacrée expérience, c'est fou, on est au cours en deuxième master, on regarde David Cameron( Former British prime minister), parler au TEDX. Deux ans plus tard, je me retrouve au TEDX, c'est assez impressionnant. On nous a demandé de venir parler, de toute la dynamique de seconde main, du fait de réutiliser les choses. Je me suis associée avec une styliste, pour remettre en état tous les vêtements qui sont abîmés, qu'on ne peut plus mettre. Nous avons décidé de les réutiliser et d'en faire des pièces d'actualité, un peu street wear et les présenter au TEDX. J'ai mis ces pièces en vente dans ma boutique, mais les prix étaient trop élevés, les clients ne comprenaient pas trop. En plus, ça dénotait par rapport au reste. J'ai donné à la styliste, pour qu'elle les vende de son côté. D'une part, l'idée était qu'on pouvait s'habiller de manière chouette avec des vêtements qui ont été récupérés. Il y avait un petit côté mode à tout ça, et d'autre part, comprendre que les vêtements faits de cette manière en Belgique, pouvaient coûter combien. Et justement, il y a eu une belle audience, les gens sont venus à la boutique pour me féliciter.

Envisages-tu de t'associer à quelqu'un pour développer le business?

Pourquoi pas? Ce n'est pas exclu.Je ne cherche pas en tout cas, si les choses se mettent en place, c'est possible.

Est ce que t'as un modèle de femme entrepreneure qui t'inspire?

Il y a des femmes inspirantes, il y en a partout dans le monde. Ce n'est pas seulement dans l'entrepreneuriat, il en existe par exemple dans la littérature. Fatou Diome, est une femme qui m'inspire énormément. Pour moi les personnes inspirantes ce ne sont pas des entrepreneures. Ce sont des gens qui se battent pour les femmes, pour l'égalité, des combats de soutien des jeunes en Afrique.

Beaucoup de jeunes africains afro-descendants belges sont plein d'idées de projets, mais ont du mal à passer à l'action. Aurais-tu des conseils à leur donner?

C'est trouver des personnes ressources qui puissent les aider à aller de l'avant. Il faut bouger, rencontrer des gens. Il faut avoir confiance en soi, avoir une idée claire de ce qu'on veut. Il arrive que le projet lui même n'ait pas de problème. Mais tout ce qu'il y a autour, la viabilité du projet. La comptabilité, les taxes et les règles fiscales belges qui ne sont pas simples à comprendre. Il faudra poser les bonnes questions aux bonnes personnes. Ne pas hésiter à avancer, à persévérer.

Aurais-tu des conseils généraux à donner à toute personne souhaitant se lancer dans l'entrepreneuriat?

De croire à son projet, le clarifier et bien l'identifier. Il faut croire à fond. Ne pas se laisser démonter par quelqu'un en face. Il faut être sûr de son idée, ne pas être dans le doute. Etre surtout convaincu.

Il ne me reste plus qu'à te remercier d'avoir accepté cette interview.

Je vous invite à visiter Marjorie Lambé dans sa boutique à Namur près de la gare.
Adresse: 29 Rue des carmes, 5000 Namur

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