samedi 10 novembre 2018

Les peuples Maasaï et leurs colliers: Ushindi les valorise en Belgique



Les Maasaï sont des peuples qui vivent à l'Est de l'Afrique. Ils sont principalement installés au sud-ouest du Kenya et au nord de la Tanzanie. Ce sont des éleveurs, et des guerriers semi-nomades. Ils restent attachés à leurs coutumes et traditions.
Toutefois, notons que, ces peuples sont aujourd'hui persécutés, délogés et chassés de leurs terres d'origine au détriment du tourisme économique.

Dans ce nouvel article de blog, Ushindi Maasaï valorise leurs colliers loin de leurs terres ancestrales. Je vous laisse découvrir son interview et les images qui s'y réfèrent.
Procurez-vous ces colliers en contactant Ushindi via la page Instagram: Ushindi.massai




 Peux-tu te présenter et ton projet?

Je suis une jeune belge d'origine rwandaise de 24 ans, je suis étudiante de master en Criminologie. Par le passé, j'ai fait un bachelier en droit. Il y a plus ou moins un an j'ai lancé un projet qui s'appelle Ushindi Maasaï. L'objectif de ce projet était de promouvoir l'art Maasaï. Concrètement, je vends des colliers qui sont réalisés par les Maasaï du Kenya.



Pourquoi les Maasaï et pas un autre peuple d'Afrique?

Le choix relève un peu du hasard, l'année passée, je suis partie au Kenya pour les vacances. Lors de ce voyage, je me suis dit que ce serait intéressant de voir les produits réalisés par ces peuples. Le Kenya est un pays proche du Rwanda, et depuis toujours, ces peuples importent leurs produits chez nous, donc je connaissais déjà ces bijoux.  Mais je voulais plus voir les marchés dans les quels on les produisait. J'ai vraiment aimé ces colliers, j'en ai un peu parlé sur les réseaux sociaux et j'ai vu que les gens réagissaient et semblaient également intéressés. Cela a été le point de départ de ce business.

Quelle est la particularité des colliers Maasaï ?

La particularité est que, ces bijoux sont faits à la main, ils sont colorés, ils peuvent être portés  à n'importe quel événement. Les colliers que je vends en ce moment, sont des colliers assez larges, qui prennent tout le buste, tout le haut du corps. Ce ne sont pas des colliers qui peuvent se retrouver partout.





  



Pourquoi une personne préférerait ces colliers aux colliers connus sur le marché?

On les achète, parce qu'ils sont particuliers, tu ne peux pas les voir partout. C 'est aussi un collier qui habille la tenue, disons tu portes une tenue très simple et basique, en portant le collier ça rehausse l'ensemble . Ça donne une touche différente. Ce collier a un certain effet que tu n'as pas forcément avec les colliers déjà connus. C'est pourquoi, les gens viennent acheter chez moi. En plus, le fait que, ces colliers soient conçus par les peuples Maasaï, fait sa popularité. Il existe aussi toute une histoire derrière, c'est authentique, c'est original, c'est "ethnique".

L'autre particularité de Ushindi Maasai, est que je me déplace avec mes colliers à domicile, et je reçois chez moi. Je prends le temps de montrer les colliers, je laisse le temps à la cliente de voir, d'essayer et enfin de choisir le collier qui lui convient. Tout cela dans la joie, la bonne humeur et la convivialité.

Ces colliers sont-ils confectionnés par d'autres peuples?

On peut retrouver le même genre de colliers en Afrique du Sud. On peut noter par exemple, une différence au niveau des perles (les perles sud africaines sont plus petites et plus légères). Au niveau graphique, le design est aussi différent.

As-tu eu l'occasion d'assister à la conception des colliers?

Oui, lors de mon voyage au Kenya, j'ai eu l'occasion de voir la façon dont ils réalisent ces bijoux. Dans les marchés où on les expose. On y retrouve également les artisans qui sont à l'origine de la conception.

Quel est alors le temps moyen de fabrication d'un collier?

Ça dépend, certains modèles, on peut estimer à 4h. D'autres, il faut carrément prévoir une journée. Ça demande assez de précision.  Ce temps varie de quelques heures à toute une journée selon les modèles.

Est-ce qu'il existe des modèles pour chaque catégorie d'âge?

Evidemment, il y en a, par exemple, des bijoux spécifiques pour les enfants, on peut retrouver les bracelets, les boucles d'oreilles plus colorées et de plus petites tailles. Mais outre les enfants, je n'ai pas de colliers pour les adolescentes, les jeunes adultes, ou les seniors. Les clientes choisissent les colliers généralement en fonction de leur personnalité, ou de leur style vestimentaire. Globalement, les adolescentes et les jeunes adultes ont tendance à préférer les grands colliers colorés, tandis que les femmes plus âgées se dirigent plus vers les colliers plus discrets et de couleur unique.



Comment as-tu acquis cette idée d'entreprendre? 

L'idée m'est venue par la force les choses. Je suis tombée sur ces jolis colliers, j'ai vu le travail réalisé par les artisans. Je me suis dit mais pourquoi est-ce qu'on ne met pas plus en avant nos richesses? Notre savoir-faire ? J'en ai parlé autour de moi via les réseaux sociaux, j'ai vu que de plus en plus de gens étaient demandeurs. Et voilà, j'ai eu pour réflexion de promouvoir l'art Maasaï ?

As-tu disposé du soutien à ton début?

Oui, j'ai eu des soutiens de la part de ma famille, des amis qui ont cru en moi et qui ont insufflé de la motivation. Ces soutiens étaient d'ordre financier, moral ou autres.

As-tu lancé ce projet pour avoir de l'argent?

Sourire:). Pour être sincère, j'ai fait ce projet pour deux raisons. Tout d"abord, dans le but de promouvoir l'art Maasaï. Ensuite, pour me challenger, ça m'a permis d'engranger de l'expérience, de mieux me connaitre,..
Mais c'est vrai que Ushindi Maasaï m'a permis d'arrondir mes fins de mois, ou de financer d'autres projets qui me tenaient également à cœur.






Qu'est ce que ce projet t'a personnellement apporté?

Je dirai que, grâce à ce projet, j'ai développé plus de confiance en moi, de l'assurance pour me  projeter dans d'autres projets. J'ai eu aussi l'occasion de  rencontrer pas mal de personnes, ça m'a permis de découvrir une nouvelle facette de moi même.  

Penses-tu que tout le monde peut se lancer en entrepreneuriat?

Se lancer, je dirai oui clairement, mais tenir dans la durée, c'est  autre chose. Cela demande certaines qualités, de la rigueur, de l'audace, d'être passionné et déterminé. Il faut être audacieux, oser, ne pas avoir peur. Surtout, il est important d'avoir une certaine organisation. Par exemple, si tu vends 10 colliers et que tu reçois 500 euros, il faut utiliser cet argent de manière intelligente, soit en refinançant, soit en l'épargnant. Si tu décides de dilapider ce montant, tu ne pourras jamais tenir. Donc tout le monde peut se lancer dans un business, mais je ne sais pas si tout le monde peut tenir en business.

          
     

           


 Qu'est ce que tu aimerais développer dans les prochains jours?

Je dirai plus de visibilité. Il y a des clientes qui me contactent encore aujourd'hui et qui me disent, ça fait plusieurs mois que je suis à la recherche de ce genre de colliers.  Ces personnes ne savaient pas comment les avoir. Donc, si j'ai plus de visibilité, ça me permettra d'avoir plus d'impact, plus de connexions.



Penses-tu t'associer avec quelqu'un pour développer ce business?

A mon avis, pour qu'un business prenne de l'ampleur, il faut pouvoir s'associer, comme on dit "seul, on avance vite, mais à deux on avance plus loin". Ce n'est pas assez évident de tout gérer toute seule. Par exemple, pour les shootings, je ne suis pas une spécialiste des photos, je me suis associée alors avec une photographe, pour l'aspect marketing, je demande des conseils. Il est également important de savoir s'associer, lorsqu'on se rend compte qu'on a des lacunes dans certains domaines.

Peux-tu citer trois qualités pour développer une idée d'affaires?

En premier lieu,  c'est l'audace, il faut oser, il ne faut pas avoir peur.
C'est aussi important d'avoir un minimum de confiance en soi. Enfin, être sociable, si t'es timide, c'est difficile de créer des contacts. Il faut savoir être à l'aise, discuter de certains sujets. Le dynamisme aussi est une qualité pour développer des affaires.

Quels conseils donnerais-tu à tout jeune plein de potentiel et qui a peur de se lancer dans une activité qui le valorise?

Le premier conseil est d'avoir confiance en soi, la confiance en ses capacités en son potentiel. Chaque individu a un don, chaque personne est douée dans un domaine. Ça pourrait être la cuisine, la communication, l'informatique, le foot etc. Je conseille à ces jeunes de vivement travailler ce don, à le mettre en avant. Oser, prendre des risques et se lancer dans une activité qui les passionne.



Quels ont été les challenges auxquels t'as eu à faire face en te lançant dans ce business?

Ce sont les critiques de certaines personnes. Ce n'est pas toujours facile d'avoir ce genre d'idée et s'apercevoir que d'un autre côté, on critique ton idée. T'as tendance à freiner, à perdre confiance en toi, à douter de tes capacités, tu commences à croire que t'as visé trop haut. C'est vraiment un réel obstacle au début. Toutefois, j'ai réussi à outrepasser ces critiques. L'autre challenge était aussi l'aspect financier. C'est là que, j'ai eu le soutien de la famille. Ensuite, l'une des difficultés étaient de combiner les études avec d'autres activités personnelles. Néanmoins, je dirai qu'il est tout à fait possible de combiner études et business. Ça demande simplement une bonne organisation, un bon emploi du temps. Je garantie que, c'est largement faisable. J'ai pu réussir mon année sans encombre et pourtant, je m'impliquais beaucoup pour Ushindi Maasaï. Il ne faut pas se dire "je suis étudiant, je vais commencer mes projets plus tard", même pendant les études c'est possible.


Comment as-tu outrepasser toutes les critiques liées à ton projet?

Je dirai  que, c'est lié à ma personnalité. Je suis une personne de nature têtue et déterminée. J'écoutais les critiques de l'oreille gauche, puis elles sortaient par la droite. J'étais tellement plongée dans ce que je voulais que rien ne m'arrêtait, rien ne me décourageait. Ces traits m'ont clairement aidée à surpasser ces critiques. j'avais le soutien de ma famille, mes amis proches pour contrebalancer les critiques négatives que je recevais.

"J'écoutais les critiques de l'oreille gauche, puis elles sortaient par la droite"

As-tu des modèles de personnes inspirantes?

Une de mes personnes inspirantes est ma grand-mère, elle n'est pas dans le business, mais c'est une femme qui s'est toujours battue, qui a toujours été indépendante et têtue. A son temps, elle a pu s'affirmer. Naturellement, je me suis dit que moi aussi je pouvais le faire. Mon père est aussi une personne inspirante, il est aussi dans le business. Je pense que c'est d'ailleurs, grâce à lui que j'ai décidé de lancer cette idée. 


Aurais-tu un dernier mot à ajouter?

Si j'ai fait cette interview, c'est pour promouvoir mon activité, mais je voudrais inciter les jeunes à bouger, à oser et  créer certaines choses. J'aimerais leur dire de suivre leurs ambitions de continuer à se battre pour leurs rêves.  Ushindi Maasaï, c'est un projet, je l'ai démarré de rien. Ça ne m'a pas demandé beaucoup de choses. Je suis juste partie en Afrique et l'idée m'est venue d'acheter des colliers et me lancer dans la vente. Tout le monde peut le faire. Il faut juste croire en soi, en ses projets.




  




 


 










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire